Naviguer, c’était un rêve qu’on gardait dans un coin de la tête depuis longtemps. L’idée de vivre au rythme de l’océan, de rejoindre des îles isolées, et d’apprendre à hisser les voiles… plus qu’une simple excursion, on voulait une expérience forte, immersive, qui nous sorte du cadre habituel.
Pendant notre Working Holiday Visa, nous avons décidé de tenter le bateau stop en Australie. Plutôt que de réserver une croisière classique, nous avons cherché un voilier pour embarquer avec un skipper et vivre cette aventure autrement, de Sydney jusqu’aux Whitsundays.
Dans cet article, on partage tout : comment on a trouvé notre voilier, ce que cette expérience nous a coûté, la vie à bord… et tous nos conseils pour celles et ceux qui rêveraient, eux aussi, de larguer les amarres.
Pourquoi avoir tenté le bateau stop en Australie ?
On était déjà en Australie avec notre Working Holiday Visa, et on avait envie de vivre une aventure différente de nos précédents voyages, en prenant le large cette fois-ci.
Naviguer était un rêve qu’on avait depuis longtemps, et c’était l’occasion parfaite de le réaliser ensemble. Les Whitsundays se sont vite imposées comme le spot parfait pour cette première expérience en mer : un archipel paradisiaque au large de la côte Est, avec ses plages de sable blanc comme Whitehaven Beach, ses eaux turquoise, ses récifs colorés… et surtout, la possibilité de découvrir une partie de la Grande Barrière de Corail, qu’on rêvait d’explorer depuis un moment.
Ce qui nous a aussi séduites, c’est la manière de voyager : loin des excursions bondées, à bord d’un voilier, en petit comité, pour une immersion totale. Pour rejoindre Airlie Beach, nous avons donc réalisé un boat trip de Sydney aux Whitsundays, avec quelques stops le long de la côte Est australienne, ce qui nous a permis de découvrir de nouveaux paysages avant même d’atteindre l’archipel.
Comment trouver un skipper pour naviguer sur la côte Australienne ?
Il existe plusieurs façons de trouver bateau et skipper pour faire du bateau stop en Australie. Les groupes Facebook sont une vraie mine d’or : “La bourse aux équipiers” ou encore “Sailing Australia” permettent de poster une annonce ou de répondre à celles déjà publiées. Il est aussi possible de se rendre directement dans les marinas, où certaines annonces sont affichées sur les pontons, ou tout simplement d’aller discuter avec les skippers présents.
De notre côté, c’est via le groupe “Sailing Australia” que tout a commencé : on y a posté un message pour parler de notre projet et nos envies en toute transparence. À notre grande surprise, on a reçu bien plus de réponses que prévu ! On a pris le temps de comparer les différentes propositions : type de bateau, itinéraire, communication avec le skipper, budget, durée… Après quelques échanges, notre choix s’est fait naturellement.
Nous sommes finalement parties avec Ian, un retraité australien, à bord de son monocoque de 20 mètres — une aventure humaine et maritime qu’on n’est pas prêtes d’oublier !
Quelle est la durée d‘un boat trip de Sydney aux Whitsundays ?
La durée de la traversée entre Sydney et les Whitsundays dépend principalement de la météo, du nombre d’escales prévues et du rythme de navigation choisi par le skipper. En moyenne, il faut compter entre 4 et 6 semaines pour faire le trajet avec quelques arrêts en chemin.
Dans notre cas, la météo ne nous a pas facilité la tâche : vents contraires, houle, mauvais temps, problèmes mécaniques, journées bloquées à quai… Finalement, nous avons mis près de deux mois pour rejoindre Airlie Beach depuis Sydney.
C’est pourquoi il est essentiel de rester flexible sur les dates. À bord, rien ne se passe jamais exactement comme prévu, et c’est aussi ce qui fait le charme de l’aventure.
Quelle est la meilleure période pour naviguer en voilier aux Whitsundays ?
La période idéale pour naviguer vers les Whitsundays se situe entre avril et août, lorsque les conditions météorologiques sont les plus favorables : peu de pluie, températures agréables, vents généralement stables.
C’est aussi la période où la majorité des skippers quittent le sud (Sydney, Brisbane…) pour remonter vers le nord du Queensland, afin de profiter de l’hiver tropical, plus doux et ensoleillé. À partir de septembre, beaucoup amorcent la descente vers le sud avant l’arrivée de la saison humide dans le nord.
Prévoir un départ au printemps (avril-mai) offre généralement plus d’opportunités pour trouver un bateau et vivre une belle expérience de navigation.
Quelles sont les missions à bord d’un voilier ?
Les missions à bord varient beaucoup d’un skipper à l’autre. Certains attendent un véritable coup de main pour naviguer, d’autres préfèrent gérer l’essentiel seuls et apprécier un peu de compagnie pour le voyage.
Dans notre cas, on assistait simplement le skipper sur quelques tâches de navigation : quarts de nuit, surveillance du pilote automatique, aide pour manœuvrer les voiles et ancrage. Mais soyons honnêtes, on a passé plus de temps à cuisiner de bons petits plats qu’à réellement apprendre à naviguer.
L’expérience dépend donc beaucoup de la personnalité du skipper et de ce qu’il attend de son équipage. Il est essentiel de discuter clairement des rôles et des attentes avant d’embarquer, pour éviter toute déception. Certains recherchent de vrais coéquipiers, d’autres simplement des compagnons de route pour partager les frais… À chacun de déterminer ce qu’il souhaite vivre.
Coût et organisation d’une expérience en bateau stop en Australie
La plupart du temps, embarquer avec un skipper indépendant fonctionne sur le principe d’une caisse commune, partagée entre les membres de l’équipage pour couvrir les frais liés à la nourriture, au carburant, et parfois aux nuits en marina.
De notre côté, dès les premiers échanges, notre capitaine nous a proposé un forfait fixe de 25 AUD par jour (environ 15 €), tout compris.
Sur deux mois de navigation, cela nous a donc coûté environ 800 € chacune, pour une expérience inoubliable de plusieurs semaines en mer.
Notre retour d’expérience après deux mois de bateau stop de Sydney aux Whitsundays
Naviguer jusqu’aux Whitsundays a été une expérience hors norme, à la fois intense, dépaysante et profondément marquante. On a adoré cette sensation d’être seules au monde, de vivre au rythme de la mer et de dépendre des conditions météorologiques pour avancer – même si, parfois, l’attente et l’imprévu pouvaient être franchement frustrants.
Mais les moments magiques ont largement compensé : voir les dauphins jouer autour du bateau, croiser des tortues, observer le ciel étoilé en pleine mer, accéder à des îles ou plages sauvages inaccessibles autrement, c’est quelque chose qu’on n’oubliera jamais.
Cela dit, tout n’a pas été simple : le mal de mer, les pannes mécaniques, et un capitaine assez solitaire et peu communicatif ont parfois rendu l’aventure un peu rude. Heureusement, nous étions deux, et c’est clairement ce qui a rendu cette traversée si spéciale : partager les hauts, les bas… et tous ces souvenirs incroyables à deux.
Nos conseils pour vivre une aventure en voilier réussie en Australie
Naviguer sur un voilier pendant plusieurs semaines est une expérience hors du commun… mais elle demande un minimum de préparation. Voici quelques conseils tirés de notre propre aventure :
1. Prendre le temps de bien connaître le skipper avant le départ
C’est la personne avec qui il faudra cohabiter dans un espace restreint, parfois sur plusieurs semaines. Autant s’assurer que le courant passe bien et que les attentes sont claires dès le début. Mieux vaut poser toutes les questions nécessaires: fonctionnement à bord, itinéraire prévu, répartition des tâches, gestion des imprévus, rythme quotidien… Cela permet d’éviter toute mauvaise surprise une fois en mer.
2. Éviter de partir seul(e), en particulier pour les femmes
L’idéal reste de partir à deux : cela permet de partager les tâches, de se soutenir en cas de difficulté, et d’avoir un repère rassurant, surtout si l’on ne connaît pas le skipper à l’avance. Le milieu de la navigation reste majoritairement masculin, et certaines navigatrices ont malheureusement vécu des situations inconfortables, voire problématiques, avec des skippers peu bienveillants.
Sans dramatiser, il est important d’en être conscient(e) et de prendre les précautions nécessaires : partir accompagné(e) et, si possible, recueillir des retours d’expérience sur le skipper avant d’embarquer.
3. Se renseigner précisément sur les étapes et les frais
Chaque navigation fonctionne différemment : certains skippers demandent une caisse de bord, d’autres un forfait journalier. Il est essentiel de bien comprendre ce que couvre la participation (nourriture, carburant, frais de port…), quelles escales sont prévues et quelle est leur durée. Mieux vaut tout clarifier en amont pour éviter les incompréhensions.
4. Garder à l’esprit que la vie à bord reste sommaire
Sur un voilier, il faut savoir faire simple : espace réduit, peu d’eau douce, alimentation basique, douches express, aléas techniques, mal de mer… Ce n’est pas une croisière, mais une aventure authentique. Si l’on accepte de sortir de sa zone de confort, c’est aussi ce qui rend l’expérience inoubliable.
Naviguer à bord d’un voilier en tant que membre d’équipage : une expérience à vivre
Avoir fait du bateau stop en Australie restera sans doute l’un des souvenirs les plus forts de notre année sur place. Cette pause hors du quotidien nous a permis de ralentir, de vivre autrement, et de découvrir une autre facette du voyage. Ce n’était pas toujours confortable, ni facile tous les jours, mais c’est justement ce qui a rendu l’expérience aussi marquante.
Pour celles et ceux qui envisagent de se lancer dans ce type d’aventure, on espère que cet article aura permis d’y voir plus clair et d’oser franchir le pas.
Envie d’explorer cette traversée en images ? Retrouvez les coulisses de notre navigation, nos plus belles photos, nos rencontres et les imprévus du quotidien sur notre compte Instagram : @lesamesvagabondes.
👉 Des questions ? Un projet similaire en tête ? N’hésitez pas à nous écrire, nous serons ravies de partager d’autres conseils ou simplement d’échanger autour de cette expérience unique.
Manon & Eva
Voyage Réalisé en Avril/Mai 2025
